EXEMPLES D'IMPOSITION AU LUXEMBOURG
Déclaration fiscale 2025 ‣ revenus de 2024, quel sera le montant des impôts annuels ? Voici une série d’exemples qui pourront vous éclairer sur ces principes d’imposition.
Pour rappel, les barèmes d’impôt ont été revus à la baisse pour les revenus de 2024. Pour 2025, une autre baisse qui sera surtout accentuée pour les contribuables monoparentaux, veufs et âgés de plus de 64 ans.
EXEMPLE 1 : COUPLE DE NON-RÉSIDENTS MARIÉS, UN REVENU PROVENANT DU LUXEMBOURG ET UN REVENU D’UN AUTRE PAYS, AVEC 2 ENFANTS À CHARGE.
- Revenu du conjoint 1 au Luxembourg en 2024 : 82 500 € (il était de 78 722 € en 2023). Il s’agit du revenu servant de base à retenue, tel qu’indiqué au bas du certificat annuel de rémunération.
- Revenu du conjoint 2 dans son pays de résidence en 2024 : 24 000 € (identique à 2023).
- Charges déductibles en 2024 : 3 900 € d’intérêts emprunt immobilier (4 200 € en 2023).
- Dépenses spéciales (Assurances vie, RC véhicule, décès, mutuelle) : 2 200 € (2 600 € en 2023).
- Charges extraordinaires (frais de garde et/ou domesticité) : 1 900 € (1500 € en 2023).
Ces contribuables ont reçu, en janvier 2024, leur fiche de retenue d’impôt pour 2024, avec un taux de 13,5 %.
Ce taux d’impôt est établi et mis à jour annuellement en fonction de la dernière déclaration fiscale établie par l’administration. Ici il avait été calculé sur la base de la dernière déclaration établie par l’administration, c’est-à-dire des revenus de 2021, déclaration faite courant 2022 et finalisée par l’administration milieu 2023.
Compte-tenu de l’augmentation du revenu en 2024, le taux de 13,5% s’est avéré insuffisant. Il aurait dû être de +ou-15,9%. Donc l’ACD a réclamé un complément d’impôts de 1 924 €.
Suite à ce redressement reçus en aout 2024, l’ACD a aussi envoyé un nouveau taux de retenue au client avec effet 01/09/2024, avec un taux de 15,9 %
Le contribuable a donc eu une retenue à 13,5 % de janvier à août puis de 15,9 % de septembre à décembre 2024.
De ce fait, l’impôt retenu à la source sur l’année 2024 sera de 11 797 € (pour les 8 premiers mois, un taux de 13,5% et pour les 4 derniers, un taux de 15,9%). Les contribuables peuvent légitimement penser qu’ils devront payer un surplus d’impôts pour les revenus de 2024. Cependant, compte tenu de la baisse du barème de l’impôt applicable sur les revenus de 2024, le redressement ne sera que de 506 €.
Le montant total est de 12 303 €, moins les 11 797 € payés à la source, il ne reste que 506 € à verser à l’ACD.
QUE PEUVENT FAIRE CES CONTRIBUABLES CONCERNANT LE TAUX RETENUE À LA SOURCE ?
Il est toujours conseillé de vérifier si le taux de retenue communiqué par l’ACD en début d’année, sur le certificat de retenue d’impôt, est en phase avec la réalité fiscale du contribuable.
Cela dépend principalement du changement éventuel du montant des revenus, mais aussi désormais de la baisse du barème de l’impôt.
Si le taux s’avère trop élevé, les retenues d’impôt mensuelles seront trop élevées. Elles seront néanmoins récupérables l’année suivante, après l’établissement de la déclaration fiscale.
S’il est trop faible, il faudra payer un complément l’année suivante.
Pour avoir le bon taux, le contribuable peut à tout moment, demander une révision en remplissant le document 166 F. L’ACD enverra une nouvelle fiche de retenue d’impôts avec un nouveau taux.
Il convient aussi de signaler que l’ACD procède automatiquement à l’envoi d’un nouveau certificat de retenue d’impôt quand elle a traité la déclaration du contribuable.
QUE PEUT-IL FAIRE D’AUTRE POUR DIMINUER SES IMPÔTS ?
Ce ménage peut épargner 500 € par mois, soit 6 000 € par an, en souscrivant à des produits fiscalement déductibles.
Ils peuvent souscrire un plan d’épargne prévoyance vieillesse (épargne retraite) pour 3 000 € par an pour chacun des contribuables (voir page 36 : Les plans d’épargne prévoyance vieillesse). Avec cette épargne déductible, l’impôt annuel diminuerait de 1 964 € et retomberait à
10 339 €. Cet investissement permettrait d’avoir, ici, un rendement fiscal direct de quasi 33 %.
Dans le cas présent les contribuables, plutôt que de devoir repayer 506 € d’impôts à l’administration, récupéreraient au contraire un trop-perçu d’impôt retenu à la source de 1 458 €. Le taux de retenue d’impôts serait alors de 12,53 % au lieu des 14,91 % (taux prévu sans déductions).
Si ces contribuables mariés souhaitent optimiser de manière complète leur situation afin d’atteindre le plafond déductible maximum dans chaque groupe de dépenses spéciales déductibles, ils pourront encore (à condition que l’un d’eux soit âgé de moins de 41 ans) épargner un montant total de 11 776 € par an (soit : épargne prévoyance vieillesse de 2 x 3 200 € et épargne logement pour 4 x1 344 €).
Au niveau des assurances vie, comme ils sont déjà à 2 200 pour toutes leurs assurances (RC véhicule, décès, santé mutuelle) et que le plafond maximum déductible est de 2 688 € (ou 4 x 672) ils n’ont plus que 488 € à déduire.
Ils ont peu d’intérêt par contre à souscrire une nouvelle assurance vie, pour déduire ces 488 € restant, car vu qu’en général, le minimum de prime pour démarrer une assurance vie est de 600 € par an et qu’en plus les primes d’assurances véhicules, mutuelle, santé etc. augmentent un peu chaque année, d’ici 3 ou 4 ans, le trou restant de 488 € sera vite comblé.
Ainsi, avec ces deux plans d’épargne souscrits, (pour 11 776 €) l’impôt annuel, après déclaration fiscale ne serait plus que de 8 618 € soit une diminution d’impôts de 3 685 €.
Le taux de retenue d’impôts à la source diminuerait aussi pour se situer à 13,10 % au lieu de 10,45 %.
EXEMPLE 2 : COUPLE DE NON-RÉSIDENTS MARIÉS, UN REVENU PROVENANT DU LUXEMBOURG ET UN REVENU D’UN AUTRE PAYS, AVEC 2 ENFANTS À CHARGE.
- Revenu du conjoint 1 au Luxembourg : 92 000 € (revenus servant de base à la retenue d’impôt).
- Revenu du conjoint 2 : 24 000 € dans son pays de résidence.
- Chargesdéductibles3900€intérêtsempruntimmobilier, maison occupée depuis 2014.
- Dépenses spéciales (assurances vie, RC véhicule, décès, mutuelle) : 2 200 €.
- Dépenses extraordinaires (frais de garde et/ou domesticité) : 2 000 €.
Ces contribuables avaient un taux de 16,5 % en janvier 2024, soit une retenue d’impôt de 15 180 € au Luxembourg.
Pas de gros changements par rapport à l’année précédente, d’où un taux de retenue d’impôt proche de la réalité. Après la déclaration, ils ont dû payer un supplément de 553 €, car l’impôt dû était passé à 15 733 €.
Mais en 2024, le conjoint 1, qui est salarié au Luxembourg a commencé une activité d’indépendant complémentaire dans son pays de résidence. Cette activité a bien démarré dès le départ, et son bénéfice commercial imposable étranger exonéré, fin 2024 a atteint le montant de 16 500 €.
CAS 1 : SI CE CONTRIBUABLE EST RÉSIDENT EN FRANCE OU EN ALLEMAGNE !
Dans ce cas, il ne répond plus aux conditions pour pouvoir être assimilé. Non seulement il a moins de 90% de ses revenus perçus au Luxembourg (point 322 page 3 de la déclaration 100 F) et en plus, il dépasse les 13 000 € de revenu à l’étranger (point 323 de la déclaration 100 F).
L’administration imposera alors le contribuable suivant le droit commun. C’est-à-dire, application du barème de la classe d’impôt 1. Le calcul d’impôts se fera alors sur base de son revenu imposable luxembourgeois, sans tenir compte des revenus étrangers et, surtout, sans pouvoir alors déduire l’ensemble de ses charges, dépenses spéciales et autres intérêts d’emprunts déductibles.
De ce fait, son imposition annuelle sur son revenu luxembourgeois de 92 000 € sera de 25 994 €. L’administration lui réclamera un complément d’impôts de 10 814 €, soit la différence entre ce montant de 25 994 € et le montant de retenue d’impôts à la source de 15 180 €.
D’autre part, ce contribuable sera imposé dans son pays de résidence sur ces 16 500 € de revenus d’une activité complémentaire.
Il convient alors de calculer l’ensemble des impôts dans les deux pays et de voir s’il n’est pas plus judicieux de rester sous la barre des 13 000 € et continuer à être assimilé au Luxembourg (et déduire les charges, intérêts…).
CAS 2 : CE CONTRIBUABLE EST RÉSIDENT EN BELGIQUE !
Dans ce cas il pourra toujours être assimilé, puisque les résidents belges sont assimilables si plus de 50 % des revenus du ménage proviennent du Luxembourg.
Ilseraalorsimposéentenantcomptedesesnouveaux revenus, ce qui fera augmenter son taux d’impôt et il paiera 17997€,etnonpas25994€commepourunrésident françaisouallemand.
La retenue à la source étant de 15 180 € il aura un complément d’impôt à payer de 2 817 € au Luxembourg et un nouveau taux d’impôts corrigé à 20,24 %.
L’administration lui réclamera cette somme puis, après l’établissement de sa déclaration fiscale annuelle lui enverra une nouvelle fiche de retenue d’impôt avec le nouveau taux.
Par contre il devra s’attendre en Belgique à un impôt à payer de 7 068 € sur ces 16 500 € de revenus d’activité complémentaire belge.
Même si l’impact fiscal pour ce résident belge est limité au Luxembourg, vu le montant des impôts belges, cela réduira aussi son résultat net à un montant de 7 168 € soit 16 500 – 2 264 (17 997 – 15 733) + 7 068.
QUE PEUVENT FAIRE CES CONTRIBUABLES POUR OPTIMISER LEUR SITUATION ET DIMINUER LEURS IMPÔTS ?
Pour le contribuable résident belge avec 16 500 € de revenus imposables d’indépendant complémentaire.
Une épargne annuelle de 6 000 € dans des produits déductibles permettra une diminution d’impôt de 2 156 €, soit un rendement fiscal de 36 %.
Il peut également optimiser sa déclaration en investissant, comme dans le cas précédent, la somme de 11 776 €, ce qui lui permettrait une diminution d’impôts de 4 200 €.
Pour le contribuable résident français ou allemand avec 16 500 € de revenus imposables d’indépendant complémentaire.
Comme vu plus haut, il ne peut plus rien déduire, vu la non assimilation possible, donc il n’obtient aucun avantage.
En revanche, si son revenu d’indépendant n’est pas de 16 500 € mais de 12 500 € par exemple, son impôt annuel serait de 18 002 €, car il sera imposé de manière collective en classe 2, puisque assimilable.
Dans ce cas, une épargne annuelle de 6 000 € dans des produits déductibles lui donnerait une diminution d’impôt de 2 184 €, soit un rendement fiscal de 36,4 %.
Il peut encore optimiser sa déclaration en investissant, comme vu ci-dessus, la somme de 11 776 €, ce qui lui donnerait une diminution d’impôts de 4 248 €.
EXEMPLE 3 : COUPLE DE NON-RÉSIDENTS MARIÉS, UN REVENU PROVENANT DU LUXEMBOURG ET UN REVENU D’UN AUTRE PAYS, AVEC 2 ENFANTS À CHARGE.
- Revenu conjoint 1 au Luxembourg : 65 000 € (servant de base à retenue).
- Revenu conjoint 2 : 95 000 € dans son pays de résidence.
- Chargesdéductibles:7500€(intérêtsempruntimmobilier commun,maisonoccupéedepuis2019).
- Dépenses spéciales (assurances vie, RC véhicule, décès, mutuelle) : 2 800 € (dont 2000 € au nom du conjoint 1).
- Dépenses extraordinaires (frais de garde et/ou domesticité) : 5 000 €, tout au nom du conjoint 1.
Ces contribuables peuvent être assimilés, vu que 100 % des revenus propres du conjoint 1 sont perçus au Luxembourg (donc au-dessus des 90 % requis). Depuis 2018, ils peuvent choisir entre une imposition collective ou individuelle.
S’ils optent pour une imposition collective.
L’administration cumule les deux revenus et déduit toutes les charges du ménage avant d’appliquer le taux d’impôt suivant le barème de la classe d’impôt 2. Le montant d’impôt annuel est alors de 13 947 €.
Ils peuvent optimiser leur situation grâce à des placements déductibles pour un total de 11 776 € (3 200 € chacun
en épargne retraite et 5 376 € ou 4 x 1 344 en épargne logement).
Leur impôt sera alors de 10 354 €.
Cette imposition collective n’est pas du tout la meilleure des solutions.
S’ils optent pour une imposition pour une imposition individuelle pure.
Dans ce cas, seul le revenu du conjoint 1 sera pris en compte. On prend en compte les déductions qui sont au nom propre du conjoint 1, et on prend en plus la moitié des déductions existantes quand celles-ci sont au nom des deux contribuables.
Vu la demande d’imposition individuelle, l’administration applique alors le barème de la classe d’impôt 1, pour le calcul de l’impôt. Le montant annuel d’impôt sera de 11 554 € (au lieu de 13 947 € en imposition collective).
Ce contribuable (conjoint 1) pourra encore optimiser sa situation grâce à des placements déductibles, uniquement réalisés à son nom, pour un total de 5 888 € : épargne retraite de 3 200 € et 2 688 € en épargne logement.
Cela ferait alors diminuer l’impôt, qui ne serait plus que de 8 956 €, soit 2 598 € d’impôts gagnés sur 5 888 € d’épargne réalisée.
Conclusion : Dans un cas comme celui-ci où le revenu au Luxembourg est largement inférieur au revenu étranger, une imposition individuelle pure sera plus favorable que l’imposition collective.
si le revenu étranger n’est que très légèrement supérieur au revenu luxembourgeois, il sera judicieux de faire les 2 simulations fiscales (déclaration collective et déclaration individuelle), car il n’est pas toujours certain que la déclaration individuelle soit le système le plus attractif.
EXEMPLE 4 : COUPLE DE NON-RÉSIDENTS MARIÉS, UN REVENU PROVENANT DU LUXEMBOURG ET UN REVENU D’UN AUTRE PAYS, AVEC 2 ENFANTS À CHARGE.
- Revenu conjoint 1 au Luxembourg : 95 000 € (servant de base à retenue) ;
- Revenu conjoint 2 : 32 000 € dans son pays de résidence ;
- Charges déductibles : 2 000 € intérêts communs emprunt immobilier, maison occupée depuis 2015 ;
- Dépenses spéciales (assurances vie, RC véhicule, décès, mutuelle) : 2 700 € ;
- Dépenses extraordinaires (frais de garde et/ou domesticité) : 3 800 € ;
- Plusieurs biens immobiliers en location pour un montant total locatif commun du ménage à l’étranger (France, Belgique, Allemagne) : 29 000 €.
ICI ON PEUT DISTINGUER DEUX CAS DIFFÉRENTS :
CAS 1 : LES CONTRIBUABLES SONT
NON-RÉSIDENTS AU LUXEMBOURG ET RÉSIDENTS FRANÇAIS OU ALLEMANDS.
Ces contribuables ne remplissent pas les conditions pour pouvoir être imposés collectivement, en classe 2. En effet, moins de 90%* de leurs revenus proviennent du Luxembourg et/ou plus de 13 000 € proviennent de l’étranger. (29 000 €
de revenus locatifs – 2 000 € d’intérêts d’emprunt = 27 000 / 2
= 13 500 € de revenu étranger).
* Le revenu du conjoint 1 est de 95 000 + 13 500 = 108 500 €. Ses revenus luxembourgeois (95 000 €) ne représentent que 87,9 %, donc moins de 90%.
Le contribuable conjoint 1 sera forcément imposé en classe 1 suivant le droit commun.
Cela implique qu’il aura une retenue d’impôt à la source suivant le barème de la classe d’impôts 1, soit pour 27 246 € en 2024.
Dans ce cas, il ne pourra pas établir de déclaration fiscale ; il sera donc impossible pour ce contribuable de déduire quoi que ce soit pour faire diminuer les impôts !
Pour l’année 2024, le contribuable a été imposé en retenue à la source sur ses salaires mensuels au taux de 19%. Il a donc eu une retenue d’impôt sur ses revenus de 17 101 €.
Après établissement de sa déclaration fiscale annuelle (obligatoire vu qu’il avait eu une retenue à la source par assimilation avec un taux provisionnel) l’administration va l’imposer suivant le droit commun, donc avec le barème d’impôts de la classe 1, vu qu’il ne peut plus être assimilé.
Après l’établissement de sa déclaration fiscale de 2024, l’Administration lui calculera un impôt annuel de 27 246 €, en classe 1, ce qui lui donnera un redressement de 10 145 € à payer.
QUE FAIRE POUR SORTIR DE CETTE SITUATION ET FAIRE DIMINUER LES IMPÔTS ?
Premièrement :
Tout d’abord bien vérifier que les revenus locatifs ont été correctement déclarés suivant la loi fiscale luxembourgeoise (document 190/210 F) et qu’il ne s’agit pas simplement d’un report du montant des revenus fonciers déclarés en France par exemple.
En effet, la façon de déclarer les revenus locatifs est différente entre la France et le Luxembourg, c’est pourquoi dans la grande majorité des cas, il arrive que le revenu locatif net, suivant la loi fiscale française, soit plus élevé que le revenu locatif net suivant la loi luxembourgeoise.
Il pourrait arriver que le revenu locatif net de 32 000 € déclaré en France retombe à moins de 27 500 € au Luxembourg, ce qui permettrait d’être assimilé et d’avoir une imposition collective.
Si le revenu locatif réel est de 27 500 € (calculé selon les règles luxembourgeoises), cela donnerait alors 25 500 € comme total des revenus locatifs nets, après prise en compte des 2 000 € d’intérêts de la résidence principale.
Grâce à cela son impact personnel n’étant que de 12 750 € soit sous la barre des 13 000 €, ce contribuable peut alors être assimilable et être imposé en classe d’impôts 2.
Avec ces revenus et son assimilation possible, le montant d’impôt annuel serait de 21 575 € via une déclaration fiscale annuelle avec choix de l’imposition collective, au lieu de 27 246 € en classe 1, suivant le droit commun.
Il pourrait optimiser encore sa situation avec des placements déductibles de 11 776 € (comme vu dans les exemples précédents). Son impôt redescendrait à 17 488 €, soit 9 758 € de moins qu’en classe 1 avec le droit commun.
Deuxièmement :
Si ce montant de 29 000 € est bien correct, le contribuable pourrait choisir de vendre un des biens immobiliers qui lui donnait un revenu locatif net fiscal supérieur à 3 000 €. Les revenus étrangers du ménage seraient donc inférieurs à 26.000 € soit moins de 13.000 € par contribuable.
Grâce à cette vente et à la baisse des revenus locatifs étrangers qui en découle, il peut à nouveau prétendre à l’assimilation et être imposé collectivement avec son conjoint suivant le barème d’impôt de la classe 2. En effet, le revenu étranger exonéré de chacun représente moins de 13 000 € – ils remplissent donc les conditions d’assimilation au contribuable résident.
Suite à l’établissement de sa déclaration fiscale annuelle, sur la base de tous ces revenus et dépenses, son montant d’impôt sera comme ci-dessus de 21 299 € (si les revenus locatifs nets sont de 24 000 €).(soit 26 000 – 2 000 intérêts emprunt immobilier de la résidence principale)
Il pourrait, comme dans le cas précédent, optimiser sa situation pour retomber à un impôt annuel de 17 199 €, soit un gain supérieur à 10 047 € alors qu’il n’a diminué son revenu locatif que de 3 000 €.
CAS 2 : CE CONTRIBUABLE EST NON-RÉSIDENT BELGE
Même avec 29 000 € de revenus étrangers locatifs, ce contribuable peut opter pour la classe d’impôt 2. En effet, en tant que résident belge, dans la mesure où il y a plus de 50 % des revenus globaux du ménage qui proviennent du Luxembourg, il peut prétendre à l’assimilation fiscale au résident.
En classe 2 et compte tenu de ses revenus locatifs de 29 000 €, ce contribuable aura un impôt annuel de 21 899 €, soit 5 511 € de moins que s’il avait été imposé en classe 1 (comme expliqué ci-dessus dans le cas du contribuable non-résident français ou allemand).
Il pourrait aussi toujours optimiser sa situation au maximum avec 11 576 € investis dans les dépenses spéciales déductibles, ce qui réduirait son impôt annuel pour l’amener à 17 652 €.
EXEMPLE 5 : UN COUPLE PACSÉ AVEC UN ENFANT ET DEUX REVENUS LUXEMBOURGEOIS
Deux contribuables célibataires et pacsés, avec un enfant en commun à charge du contribuable B, chacun des deux travaille au Luxembourg. Le contribuable A est imposé en classe 1 et le contribuable B en classe 1a.
Contribuable | Classe d’impôt | Revenu imposable | Impôt retenu a la source |
Contribuable A | 1 | 65 000 € | 14 832 € |
Contribuable B | 1a | 55 000 € | 7 744 € |
Contribuable A + B | – | 22 576 € |
Charges extraordinaires de ces contribuables :
- 4 000 € de frais de domesticité pour le contribuable A
- 5 000 € de frais de garde d’enfant pour le contribuable B
CHOIX 1 :
Ils choisissent d’établir une déclaration fiscale annuelle commune,grâceaupacs:leursdeuxrevenussontcumulés (65000€+50000€=115000€).Ilssontalorsimposables suivantlebarèmedelaclasse2.Ladéductionpourlesfrais de garde et frais de domesticité étant limitée à 5 400 € (forfaitplusattractifquefraisréels),l’impôtannuelcalculé aumoyendeladéclarationfiscaleserade23075€.
La retenue à la source est de 22 576 € et la récupération d’impôt est de 3 313 €. Donc déclaration fiscale commune attractive !
CHOIX 2 :
Chacun décide de faire une déclaration individuelle. Le contribuable A est imposé en classe 1 et peut déduire ses charges extraordinaires (frais de domesticité) de 4 000 €.
Le contribuable B est imposé en classe 1A et peut déduire ses charges extraordinaires (frais de garde) de 5 000 €.
Grâce à ces deux déclarations distinctes on arrive à des déductions de charges extraordinaires plus élevées que lors de l’établissement de la déclaration collective. En effet, chacun pourra déclarer respectivement ses 4 000 € et ses 5 000 € de déductions alors qu’ensemble ils étaient limités à 5 400 €.
Dans le cas où chacun fait une déclaration individuelle, l’impôt du contribuable A retombe à 13 163 €, soit une réduction de 1 669 € tandis que l’impôt du contribuable B tombe de son côté à 5 658 €, donc avec une diminution d’impôts de 2 086 €.
On observe donc ici un montant d’impôt global du ménage de 18 821 € soit pour cette année 2024 légèrement plus faible que la déclaration fiscale collective qui était de 19 263 €.
Dans ce cas précis, en fonction de leurs revenus et des charges extraordinaires déductibles il est dans leur intérêt d’opter pour une déclaration individuelle et non plus une collective comme cela avait été fait en 2023 !
On peut ajouter que compte tenu d’une autre diminution du barème de l’impôt pour 2025, avec une accentuation pour la classe 1a, ce couple devrait opter à nouveau pour une déclaration individuelle en 2026.
Attention : Un cas n’est pas l’autre. Il est toujours conseillé de faire une analyse fiscale avant de faire le bon choix entre imposition individuelle ou collective, car tout dépend des revenus et déductions de chacun
EXEMPLE 5 BIS:
Contribuable | Classe d’impôt | Revenu imposable | Impôt retenu a la source |
Contribuable A | 1 | 65 000 € | 14 832 € |
Contribuable B | 1a | 50 000 € | 7 774 € |
Contribuable A + B | – | 22 576 € |
Supposons qu’en plus des charges extraordinaires citées ci-dessus, ce couple a en plus les déductions suivantes :
- Contribuable A : un emprunt immobilier de 8 500 € pour sa maison acquise en 2020 ; des dépenses spéciales assurances (assurance décès, mutuelle, RC véhicule…) pour 1 850 €, et une épargne prévoyance vieillesse de 2 000 €.
- Contribuable B : des dépenses spéciales en assurances (mutuelle, RC véhicule…) pour 380 € et une épargne prévoyance vieillesse de 1 000 €.
Dans ce cas, s’ils font une déclaration collective, le montant de l’impôt sera de 15 536 €.
Par contre, s’ils avaient réalisé chacun une déclaration individuelle, le contribuable A aurait dû payer un impôt de 11 543 €, et le contribuable B, un impôt de 5 115 €. Soit un montant total de 16 658 €.
En conclusion, pour ce couple et compte tenu des déductions, il est préférable d’opter pour une déclaration collective, qui permet un gain d’impôt de 1 122 €, par rapport à une déclaration individuelle.
EXEMPLE 6 : UN COUPLE PACSÉ SANS ENFANT, AVEC UN REVENU AU LUXEMBOURG ET L’AUTRE À L’ÉTRANGER.
Le pacs a été conclu dans le pays de résidence durant l’année 2023.
- Revenu du conjoint 1 au Luxembourg : 86 000 € (impôt annuel en 2024, classe 1 : 23 595 €) ;
- Revenu conjoint 2 : 16 000 € dans son pays de résidence
- Dépenses spéciales (assurances vie, RC véhicule, décès, mutuelle) : 1 200 € ;
- Dépenses extraordinaires (frais de domesticité) : 1 400 €.
Pour cette déclaration des revenus de 2024, ce sera la première fois que ce contribuable pourra opter, si cela estintéressantpourlui,pourunedéclarationcollective. Pour rappel il faut que le pacs existe du 1er janvier au 31 décembre de l’année fiscale en question, afin de pouvoir opter pour cette imposition collective, ce qui n’avait pas été le cas en 2023, année où ils ont signé cette convention de pacs.
Rappelons que le pacs ne change pas la classe d’impôt qui est appliquée pour le calcul de l’impôt retenu à la source sur les salaires. Cependant, il permet aux contribuables de demander une imposition collective suivant le barème de la classe 2. (Voir page 25 sur les règles du Pacs).
CHOIX 1 :
Le contribuable choisit de faire sa déclaration fiscale en tant que célibataire donc suivant le barème d’impôt de la classe 1 en 2024 pour ses revenus de 2024. Dans ce cas, son imposition passe à 22 927 €, compte tenu de ses dépenses et charges déductibles. Il a donc une réduction fiscale de 668 € par rapport à la retenue à la source.
CHOIX 2 :
Vu l’existence du pacs du 1er au 31 janvier de l’année fiscale, ils choisissent d’établir une déclaration fiscale annuelle commune, afin de pouvoir être imposés collectivement suivant le barème d’impôt de la classe 2. Avec cette imposition collective leur impôt annuel s’élève à 13 349 €, soit une récupération annuelle de près de 10 246 €.
Au vu des montants d’impôts, on constate que le choix de l’imposition collective est le choix le plus évident à faire.
En résumé, plus la différence entre le revenu luxembourgeois et le revenu étranger est importante et plus la réduction fiscale liée à l’imposition collective en classe d’impôt 2 est attractive, à condition que le contribuable soit en classe 1 au Luxembourg.
Pour un contribuable en classe 1 A, il sera également judicieux de procéder à une analyse fiscale préalable car selon les revenus et selon l’écart entre les revenus luxembourgeois et étrangers, il est possible qu’une déclaration commune soit défavorable.
Exemple : Prenons cette fois un contribuable en classe 1A au Luxembourg avec 35 000 € de revenus imposables et dont le conjoint pacsé dispose de 28 000 € de revenus étrangers exonérés. Une déclaration individuelle lui donnerait 423 € à récupérer, tandis qu’une déclaration collective aurait obligé à repayer à l’administration 401 €, soit une perte globale de 824 €.